Le Comité Label se réunit pour capitaliser sur son expérience
L’ensemble des membres du Comité Label s’est réuni, jeudi 16 mai dernier, à l’invitation de Yannick Blanc, président de ce jury indépendant chargé d’attribuer le Label IDEAS. Exceptionnellement, ce jour-là, aucun dossier de candidature au Label n’a été présenté.
Un temps de capitalisation
La rencontre était dédiée au partage d’expérience sur l’activité du Comité ainsi qu’à la démarche d’accompagnement qui précède. Cette séance a permis de collecter des éléments pour nourrir l’amélioration de la mission d’accompagnement jusqu’au Label.
Un temps d’immersion pour les nouveaux membres
Cette rencontre fut également l’occasion d’embarquer les nouveaux membres du Comité Label en rappelant les fondamentaux et l’originalité du dispositif de labellisation IDEAS :
-L’accompagnement est réalisé par un binôme de conseillers bénévoles, jusqu’à la présentation au Comité Label, lors d’une phase initiale de 18 mois en moyenne, puis pendant les 3 ans de durée du label qui est consacrée à l’amélioration continue,
-L’association, la fondation, ou le fonds de dotation accompagné, ne peut pas adhérer à l’institut IDEAS, qui reste indépendant des organismes accompagnés,
-Les contrôles sont réalisés par des professionnels indépendants, choisis et rémunérés directement par l’organisme candidat,
-Les dirigeants de l’organisme candidats viennent présenter leur dossier devant le jury et échangent directement avec les membres du Comité Label, pleinement souverain dans sa décision.
Ce dispositif est au cœur du programme de recherche-action de l’Institut IDEAS, qui s’appuie sur la démarche de capitalisation des expériences, mise en œuvre à plusieurs niveaux : conseillers IDEAS, organismes accompagnés, contrôleurs externes, comité expert IDEAS, partenaires de l’institut.
“Au Comité Label, nous sommes tous attachés à notre indépendance qui est une garantie pour la crédibilité du Label.
Mais cela ne doit pas nous empêcher de contribuer, par notre expérience et notre vision, à l’évolution du projet de l’Institut IDEAS.”
Yannick BLANC, Président du Comité Label
[17/06] Conférence-débat de l'Institut IDEAS : "Le financement de l'intérêt général, un enjeu de démocratie !"
Conférence-débat
Lundi 17 juin 2024 à 17h à Paris
"Le financement de l'intérêt général,
un enjeu de démocratie !"
Comment faire de la question du financement de l’intérêt général un débat démocratique, à la hauteur des enjeux sociétaux, environnementaux, économiques et politiques, auxquels répondent les acteurs de l’intérêt général ?
Alors que la loi de l’ESS fête ses 10 ans et que le vote de l’avis du CESE sur le financement des associations vient d’avoir lieu, l’Institut IDEAS vous invite à venir échanger avec Dominique Joseph, corapporteure de l’avis du CESE “Renforcer le financement des associations : une urgence démocratique”,
Claire Thoury, présidente du Mouvement associatif
et Benoît Hamon, nommé président d’ESS France.
Les échanges seront animés par Yannick Blanc, président du Comité Label IDEAS.
En préambule, Julien Kleszczowski, Adrien Laurent et Pauline Boisselier, enseignants-chercheurs, vous présenteront les premiers résultats du programme de recherche-participative mené par l’Institut IDEAS, grâce au soutien de l’Institut Français du Monde Associatif.
Intervenants
Dominique Joseph
Secrétaire générale de la FNMF
Conseillère au CESE
Claire Thoury
Présidente du Mouvement Associatif
Conseillère au CESE
Benoît Hamon
Directeur général de SINGA Global
Président d’ESS France
Yannick Blanc
Président du Comité Label IDEAS
Vice-Président de la FONDA
Programme
17h Accueil
17h30 Début de la conférence-débat
19h Réception
Retrouvons-nous à l’occasion de la fin du mandat du président François Content.
Et découvrez la nouvelle gouvernance de l’Institut IDEAS.
Événement gratuit sur inscription / Nombre de places limité
Lieu
Annexe de la Mairie du 14ème
12 Rue Pierre Castagnou, 75014 Paris
[27/06] Atelier IDEAS Lab : "La gestion fiscale des activités lucratives"
Atelier IDEAS Lab en présentiel
en partenariat avec le cabinet FIDAL
” La gestion fiscale des activités lucratives “
Comment appréhender au plan fiscal
vos activités lucratives
Jeudi 27 juin 2024de 9h30 à 12h
à Paris
(Adresse communiquée après inscription )
Atelier en présence réservé aux organismes sans but lucratif
Inscription indispensable
La bonne pratique n°27 du Guide IDEAS précise les conditions dans lesquelles doivent s’inscrire les activités lucratives d’un organisme sans but lucratif. Pour autant il n’est pas aisé d’appréhender le statut fiscal des activités concernées.
L’Institut IDEAS vous propose de bénéficier de l’expertise développée par le cabinet FIDAL dans la gestion fiscale des activités lucratives des associations.
Animé sous forme d’atelier participatif en présence, l’IDEAS Lab abordera notamment les points suivants :
• Certaines activités sont-elles par nature lucratives ou non lucratives au plan fiscal ?
• Des associations exerçant des activités lucratives peuvent-elles régulièrement échapper aux impôts commerciaux ?
• Toutes les activités d’une association soumise à l’impôt sur les sociétés sont-elles lucratives ?
• Dans quels cas une association exerçant une activité lucrative accessoire est-elle tenue à une soumission partielle à l’impôt sur les sociétés ?
Les participants seront invités à partager leurs propres expériences et à prendre connaissance d’exemples apportés par les avocats de FIDAL.
Animation
Jean-François Le Page,
Responsable Organisation et Méthodes de l’Institut IDEAS
Intervenants
Franck Jallas,
Directeur Associé de FIDAL
Karine Melcher-Vinckevleugel,
Avocate Associée de FIDAL
Les ateliers IDEAS Lab, en bref :
Ces ateliers de formation permettent d’approfondir des thèmes majeurs du Guide des Bonnes Pratiques mais aussi de traiter des thèmes d’actualité. Les ateliers IDEAS Lab sont gratuits pour les organismes accompagnés par l’Institut IDEAS, tant en pré-label qu’en post-label. Selon les IDEAS Labs, quelques places sont ouvertes à d’autres organismes qui souhaiteraient se former ou nous rencontrer par ce biais. Une participation financière leur sera demandée.
Comment être informé des prochains IDEAS Lab ?
Abonnez-vous à la Newsletter mensuelle de l’Institut IDEAS pour être informé de notre actualité et de celle du secteur.
[Replay] Webinaire : "ESS, Evaluer pour progresser et être efficace"
Retrouvez Marie-Bernard Delom, Secrétaire de l’Institut IDEAS, dans le replay du webinaire organisé par Toulouse Métropole Impact et MES Occitanie. Pour découvrir les bonnes pratiques permettant une évaluation efficace et structurante.
WEBINAIRE
Impact social et utilité sociale
“ESS, Evaluer pour progresser et être efficace”
[07/05] Webinaire : "ESS, Evaluer pour progresser et être efficace"
WEBINAIRE
Impact social et utilité sociale
“ESS, Evaluer pour progresser et être efficace”
Mardi 7 mai 2024 de 10h à 11h30
Évènement organisé par
Toulouse Métropole Impact
et
MES Occitanie
(Mouvement pour l’Économie Solidaire)
Marie-Bernard Delom,
Secrétaire du CA et responsable pilotage & étude d’impact des innovations de l’Institut IDEAS, présentera les bonnes pratiques permettant une évaluation efficace et structurante.
Événement gratuit
[Replay] Webinaire IDEAS : "Conseil d’administration / équipe opérationnelle, quelles articulations ?"
Retrouvez le replay du webinaire
"Conseil d’administration / équipe opérationnelle, quelles articulations ?",
événement organisé par l'Institut IDEAS en partenariat avec l’IFA
pour éclairer une question clé de la gouvernance associative.
La loi du 1er juillet 1901 ne donne aucune définition de la gouvernance d’une association, une grande liberté est donc laissée à ses membres pour l’organiser.
Pour aborder l’un des aspects de ce thème majeur, l’Institut IDEAS et l’Institut Français des Administrateurs (IFA) organisent un webinaire sur les relations entre le Conseil d’administration et l’équipe opérationnelle, qui explore les articulations entre ces deux instances.
Au programme de ce webinaire
00:00 Introduction
02:25 Présentation de l’IFA, du club Associations/Fondations
08:43 Les articulations gouvernance/équipe opérationnelle dans le guide IDEAS
16:31 Les relations entre CA et l’équipe dirigeante
26:49 Retours d’expériences
30:50 Temps de questions et réponses
Pour mémoire, le Club Associations et Fondations de IFA, auquel l’Institut IDEAS participe activement, a édité en 2023 un guide sur les grands enjeux de la gouvernance des associations et fondations.
Pragmatique, ce guide aborde, sur 6 chapitres, les thèmes prioritaires identifiés par les présidents de conseil d’administration d’associations.
Animation
Jean-François Le Page est Responsable Organisation et Méthodes de l’Institut IDEAS
Intervenants
Mireille Faugère est co-présidente du club en charge de la gouvernance des associations et fondation au sein de l’IFA. Elle est présidente France de l’ONG Amref Health Africa et administratrice indépendante d’Orpea.
Nicolas Truelle est co-président du club en charge de la gouvernance des associations et fondations au sein de l’IFA. Il est directeur général de la fondation des apprentis d’Auteuil et administrateur d’associations.
Didier Berthelemot est représentant de l’association Un Esprit de Famille au sein du club associations et fondations de l’IFA. Il est président du fonds de dotation le Chant des Etoiles.
L’IFA en bref :
Créé en 2003, l’Institut français des administrateurs (IFA) est une association indépendante qui rassemble et représente les administratrices et administrateurs engagés au sein de toutes formes d’organisations dans l’exercice de leurs responsabilités. Dans un rôle d’accompagnement, d’information, de formation et en tant qu’acteur de référence des principes de bonne gouvernance, l’IFA promeut une gouvernance responsable et créatrice de valeur durable, en veillant au bien commun.
[23/04] Webinaire IDEAS : "Conseil d’administration / équipe opérationnelle, quelles articulations ?"
Conseil d’administration / équipe opérationnelle, quelles articulations ?
Bonnes pratiques de gouvernance associative
Mardi 23 avril 2024 de 9h30 à 10h30
Webinaire organisé par l'Institut IDEAS en partenariat avec l'IFA
La loi du 1er juillet 1901 ne donne aucune définition de la gouvernance d’une association, une grande liberté est donc laissée à ses membres pour l’organiser.
Pour aborder l’un des aspects de ce thème majeur, l’Institut IDEAS et l’Institut Français des Administrateurs (IFA) organisent un webinaire sur les relations entre le Conseil d’administration et l’équipe opérationnelle, qui explore les articulations entre ces deux instances.
Au programme
– Les bonnes pratiques de gouvernance d’une association (AG, CA, bureau, groupes de travail…)
– Le fonctionnement du conseil d’administration
– Les relations entre la gouvernance et l’équipe opérationnelle
– La posture souhaitée de l’administrateur
Pour mémoire, le Club Associations et Fondations de IFA, auquel l’Institut IDEAS participe activement, a édité en 2023 un guide sur les grands enjeux de la gouvernance des associations et fondations.
Pragmatique, ce guide aborde, sur 6 chapitres, les thèmes prioritaires identifiés par les présidents de conseil d’administration d’associations.
Événement gratuit et ouvert à tous les organismes à but non lucratif.
Inscription obligatoire.
Le lien vous sera communiqué la veille du webinaire.
Webinaire animé par Mireille Faugère et Nicolas Truelle
avec la participation de Didier Berthelemot
Intervenants
Mireille Faugère est co-présidente du club en charge de la gouvernance des associations et fondation au sein de l’IFA. Elle est présidente France de l’ONG Amref Health Africa et administratrice indépendante d’Orpea.
Nicolas Truelle est co-président du club en charge de la gouvernance des associations et fondations au sein de l’IFA. Il est directeur général de la fondation des apprentis d’Auteuil et administrateur d’associations.
Didier Berthelemot est représentant de l’association Un Esprit de Famille au sein du club associations et fondations de l’IFA. Il est président du fonds de dotation le Chant des Etoiles.
L’IFA en bref :
Créé en 2003, l’Institut français des administrateurs (IFA) est une association indépendante qui rassemble et représente les administratrices et administrateurs engagés au sein de toutes formes d’organisations dans l’exercice de leurs responsabilités. Dans un rôle d’accompagnement, d’information, de formation et en tant qu’acteur de référence des principes de bonne gouvernance, l’IFA promeut une gouvernance responsable et créatrice de valeur durable, en veillant au bien commun.
[Interview] A la rencontre des 3 nouveaux membres du Comité Label IDEAS
Découvrez le parcours et les motivations des trois nouveaux membres du comité Label IDEAS : Corinne DESFORGES, Brigitte DUAULT et Delphine LALU.
En tant que jury indépendant, le Comité Label est responsable de l’attribution du Label IDEAS aux associations, fondations et fonds de dotation candidates qui se présentent au bout d’un parcours d’amélioration de plusieurs mois. Ce parcours est rendu possible grâce à l’accompagnement bénévole fourni par l’Institut IDEAS et s’appuie sur le Guide des Bonnes Pratiques.
Les membres du Comité Label prennent leur décision après une audition approfondie des dirigeants des organismes candidats et après analyse d’un dossier très complet qui comprend, notamment, les rapports des contrôles effectués par des professionnels indépendants.
La diversité des parcours et profils des membres du jury permettant d’apporter des regards complémentaires et une compréhension profonde des enjeux spécifiques à chaque organisation candidate.
Corinne DESFORGES
Pourriez-vous vous présenter en quelques phrases ?
En tant qu’inspectrice générale de l’administration (ministère de l’intérieur), j’ai été en charge pendant plusieurs années du suivi des fondations et associations reconnues d’utilité publique. J’ai ainsi pu apprécier le fonctionnement de certaines de ces fondations et écrits plusieurs rapports sur ces sujets, notamment pour éclairer la direction des libertés publique et des affaires juridiques sur les différentes difficultés que rencontre le secteur et sur la nécessité d’assurer la présence de l’Etat.
Quelles ont été vos motivations à rejoindre le Comité Label IDEAS ?
Étant membre d’un corps d’inspection générale au ministère de l’intérieur et ayant fait des missions d’inspection et de contrôle relatives aux fondations reconnues d’utilité publique, j’ai pu percevoir la complexité de ce milieu, sa très grande diversité mais aussi sa fragilité. Fragilité économique et de notoriété, un seul « incident » public grave pouvant nuire à toutes les fondations.
La capacité à agir des fondations et associations reconnues d’utilité publique est intimement liée à la transparence des informations et à la confiance des donateurs. Le moindre doute quant à la gestion porte préjudice à l’éco-système.
C’est pourquoi, ayant vu le travail d’IDEAS sur le terrain pour aider les organismes à avoir une stratégie et un comportement exemplaires, j’ai souhaité rejoindre le comité de labellisation. En espérant y être utile..
Brigitte DUAULT
Pourriez-vous vous présenter en quelques phrases ?
Diplômée d’une maîtrise d’Information Communication, j’ai occupé des postes de chargée de communication successivement chez Clin Midy International, Siemens, puis, à la suite d’une installation familiale en Bretagne, au sein d’une entité du Département des Côtes d’Armor.
Parallèlement à cette dernière fonction, j’ai contribué à la création et à l’animation du Centre du Volontariat des Côtes d’Armor avant de rejoindre le siège national de France Bénévolat où j’ai exercé en tant que Déléguée générale.
Quelles ont été vos motivations à rejoindre le Comité Label IDEAS ?
Engagée depuis plus de trente ans pour la promotion et le développement du bénévolat associatif, l’opportunité qui m’a été offerte en 2023 d’entrer au Comité Label IDEAS s’est présentée comme le prolongement naturel de mon implication au sein de France Bénévolat.
A travers cette mission, je serai heureuse de contribuer à soutenir la place et le rôle des associations et des fondations qui agissent pour l’intérêt général et pour une société plus solidaire.
Delphine LALU
Pourriez-vous vous présenter en quelques phrases ?
Je suis consultante en responsabilité sociétale des entreprises (RSE) chez Insti7. J’ai également occupé le poste de représentante du Centre Français des Fonds et Fondations (CFF) et été présidente de la section des activités économiques au CESE de 2015 à 2021. J’ai exercé de multiples mandats dans le domaine de l’économie sociale et solidaire (ESS), de la finance responsable, ainsi qu’au sein des principales instances en lien avec le développement durable.
Quelles ont été vos motivations à rejoindre le Comité Label IDEAS ?
Engagée depuis 25 ans auprès des acteurs de l’ESS, comme responsable associative, partenaire ou simple financeur, j’ai largement bénéficié de l’expertise d’Ideas, de la qualité de ses analyses et de ses contributions aux réflexions sur la gouvernance des modèles non lucratifs. Participer au Comité du Label me permet d’approfondir ma pratique évaluative et d’échanger au sein d’un collectif de professionnels aguerris tout en dialoguant avec des associations et des fondations qui sollicitent nos conseils et nos critiques pour améliorer leurs pratiques. Avec un objectif majeur : consolider l’indépendance et la pérennité de leur projet d’intérêt général.
[04/04] Masterclass "Comment animer mon Conseil d’administration ?" par l'Institut IDEAS au Philanthro-Lab
Masterclass
“Comment animer mon Conseil d’administration ?”
Le jeudi 4 avril 2024De 9h30 à 12h
Formation proposée par le Philanthro-Laben partenariat avec l'Institut IDEAS
Masterclass gratuite,
réservée aux organismes à but non lucratif
Comment faire de votre CA un allié majeur de la réussite de votre projet associatif ? Comment favoriser sa capacité à concevoir et mettre en œuvre une gouvernance efficace ? Quels outils, pour s’assurer de son implication et de son soutien dans le développement stratégique et opérationnel de sa structure d’intérêt général ? Comment mesurer l’efficacité de votre CA ? Les questions sont nombreuses lorsque l’on souhaite s’assurer de l’efficacité d’un Conseil d’administration.
Cet atelier de formation vous propose de choisir quelles bonnes pratiques mettre en œuvre pour votre organisme à la lumière de conseils concrets issus de plus de 15 ans d’expérience en accompagnement d’association.
Thèmes abordés :
- Diversité
- Renouvellement
- Assiduité
- Participation active
- Comités spécialisés
- Auto évaluation
Masterclass animée par Marie-Bernard Delom, Secrétaire du CA et responsable pilotage & étude d’impact des innovations de l’Institut IDEAS.
Le Philanthro-Lab, en bref
Le Philanthro-Lab est implanté au sein de l’Hôtel de la Bûcherie, dans le 5e arrondissement de Paris. Sa vocation est d’être un lieu de rencontres et d’expérimentations regroupant des dizaines d’acteurs associatifs et philanthropiques réunis par l’envie de développer la culture du don et de l’engagement sous toutes ses formes. Avec son programme d’incubation, il agit aux côtés d’acteurs engagés dans l’émergence, le développement et la pérennisation de projets associatifs.
[Interview] Isabelle Gougenheim et François Content dans "Chroniques philanthropiques", par Francis Charhon
Mars 2024
Le blog “Chroniques philanthropiques”, animé par Francis Charhon, donne la parole aux acteurs de la philanthropie : associations, fondations, bénévoles, donateurs, chercheurs.
Dans le cadre d’une série d’interviews des acteurs de la Coordination Générosité*, Isabelle Gougenheim, ancienne Présidente, et François Content, Président actuel, présentent les spécificités de l’approche de l’institut IDEAS pour répondre aux besoins et aux enjeux des associations, des philanthropes, des mécènes et des chercheurs.
Confiance et transparence en philanthropie
CONFIANCE ET TRANSPARENCE : DEUX PILIERS DE LA PHILANTHROPIE
Isabelle Gougenheim, vous avez été présidente de l’institut IDEAS durant neuf années, peut-on connaître les raisons de sa création, les débuts de l’institut, et pouvez-vous nous dire ce qu’est IDEAS ?
Isabelle Gougenheim : La création de l’institut IDEAS date de 2005. Les années 2005 à 2010 ont été fondatrices, et ont permis de rassembler et de faire dialoguer des parties prenantes d’horizons très variés : philanthropes, associations, mécènes, métiers du chiffre, experts. Elles ont été consacrées à la mise en place progressives des différentes composantes d’un dispositif unique de labellisation : un comité expert, créateur d’un guide des bonnes pratiques, une équipe de conseillers bénévoles pour accompagner les structures volontaires, et, en 2010, un comité label, pleinement souverain.
LA NAISSANCE D’UNE ORGANISATION D’ACCOMPAGNEMENT DES ASSOCIATIONS ET FONDATIONS
Tout d’abord quelle est la signification de IDEAS ?
Isabelle Gougenheim : IDEAS est l’Institut pour le Développement de l’Éthique et de l’Action pour la Solidarité, constitué sous forme d’association Loi 1901. L’institut a été créé par Hélène Dranssart, ingénieure de formation, qui à l’époque travaillait sur la philanthropie dans une grande banque, BNP Paribas. Elle s’est penchée sur la question de faire converger les attentes des associations et des financeurs. L’objectif de « convergences philanthropiques » qui était affiché était cependant très complexe, peut-être précurseur à cette date. Nous l’avons progressivement traduit et mis en œuvre comme l’élaboration d’un langage commun aux financeurs et aux associations, qui n’avaient pas toujours le bon niveau de dialogue.
UN DIALOGUE ÉQUILIBRÉ ENTRE FINANCEURS ET ASSOCIATIONS
Quel était ce dialogue ?
Isabelle Gougenheim : Le besoin de comprendre les attentes et les besoins de chacune des parties prenantes, ce qui passe par des informations claires et compréhensibles par tous. Le comité expert les a traduites par les 120 indicateurs du guide IDEAS de 2008, que nous avons d’emblée appelés « bonnes pratiques ». Elles visent à éclairer les financeurs qu’ils soient privés, publics ou institutionnels, sur le bon fonctionnement de l’association, son projet associatif, sa stratégie, sa transparence financière, sa méthode de prévention des risques, tout un ensemble d’éléments qui ressemblent aux questions que peuvent se poser une petite entreprise. Comment je fonctionne ? Qu’est-ce que je fais ? Avec qui vais-je travailler ? Quel reporting dois-je faire et à qui ? Et comment j’anticipe des risques comme les risques de réputation, les risques financiers ? Nous avons beaucoup approfondi ce chapitre-là par la suite.
Vous avez donc créé des groupes d’indicateurs ?
Isabelle Gougenheim : Exactement, déclinés au sein de trois grands thèmes : gouvernance, gestion financière, pilotage & évaluation.
La troisième famille « évaluation » était très peu abordée à cette époque, pourtant pas si lointaine.
C’est-à-dire de rentrer dans le cœur du fonctionnement des organisations.
Isabelle Gougenheim : Tout à fait, avec une approche de la « gouvernance » très approfondie, un travail de fond essentiel pour amener les associations à se questionner sur leur projet associatif. Même si cela paraît évident, il n‘est pas toujours très clair dans les statuts, parfois pas exprimé, ni très partagé. C’est vraiment déterminant car c’est le fondement de l’association auquel il faut se référer en toutes circonstances.
L’ACCOMPAGNEMENT DES ORGANISATIONS : UN CHEMIN DE PROGRÈS STRUCTURANT
Comment procédez-vous en pratique lorsque l’on vous sollicite pour être labellisé IDEAS ? Je comprends vous n’êtes pas une organisation de contrôle.
Isabelle Gougenheim : La réponse est dans la chronologie de la création d’IDEAS : nous nous sommes rapidement rendu compte que le guide IDEAS ne pouvait pas vivre tout seul, et qu’il fallait proposer un accompagnement aux associations, aux fondations et aux fonds de dotation qui voulaient s’engager dans un processus d’amélioration de leurs pratiques. Très vite, nous avons mis en place une démarche, que l’on peut comparer à une démarche qualité, car ce travail structurant nécessite une mobilisation interne forte du candidat pour s’approprier les éléments du référentiel. C’est plus tard qu’est venue la création du label, clé de voute de l’aboutissement de ce processus : le label est un élément essentiel pour la mobilisation de l’organisme, et son attribution permet de communiquer et donner de la visibilité.
L’attribution du label, par le comité label, correspond ainsi aux fondamentaux : un référentiel robuste, un contrôle externe par un tiers de confiance, un jury indépendant.
Depuis sa création, 92 associations, fondations et fonds de dotation ont obtenu le label IDEAS.
En quoi consiste l’accompagnement ?
Isabelle Gougenheim : Chaque organisation est accompagnée par deux bénévoles, qui commencent par établir avec elle un diagnostic de la situation de l’organisation au regard des 90 bonnes pratiques. Ils élaborent ensuite le plan d’action et son calendrier pour la mise en œuvre des chantiers attendus. C’est un temps plus ou moins long selon la capacité de mobilisation au sein de l’organisation accompagnée. Aujourd’hui, l’équipe d’accompagnement comporte 170 conseillers bénévoles, que nous formons au guide des bonnes pratiques, et sur différentes thématiques avec l’appui d’experts extérieurs.
DES CONSEILLERS BÉNÉVOLES AUX PROFILS DIVERSIFIÉS ET EXPERTS
Qui sont ces bénévoles ?
François Content : Ils sont pour moitié en activité, pour moitié retraités, avec 50/50 hommes-femmes et des parcours professionnels très différents. Il y a à la fois des personnes qui ont exercé d’importantes responsabilités dans de grandes entreprises, que ce soit en RH, en finances, en audit, en conduite du changement, stratégie ou démarche qualité, ou des experts des métiers du chiffre, des juristes… Les rencontres que nous organisons régulièrement témoignent des qualités de ces bénévoles, de leur haut niveau d’engagement et de leur bienveillance. Ils sont en moyenne à nos côtés pour 6 à 8 ans, signe de leur intérêt et satisfaction personnelle, ce dont nous nous réjouissons. Nous portons en effet une grande attention à leurs attentes, et leur proposons différentes occasions de rencontres, partages d’expériences… une véritable communauté !
LE GUIDE DE BONNES PRATIQUES : UN OUTIL NOVATEUR POUR UNE APPROCHE À 360° DE L’ORGANISATION
Au début vous avez donc votre référentiel des 120 points de contrôle…
Isabelle Gougenheim : Non, ce sont des bonnes pratiques, des objectifs, en aucun cas des points de contrôle, la confusion est fréquente, et l’on peut la comprendre tant les démarches de contrôle se sont multipliées en 30 ans. La méthode propre à IDEAS est d’interroger ceux qui postulent pour analyser leurs pratiques en regard de tous les points du référentiel et voir comment elles peuvent évoluer.
IDEAS, UNE ORGANISATION APPRENANTE À L’ÉCOUTE DES ÉVOLUTIONS DE SON ENVIRONNEMENT
Quand vous arrivez à la présidence, il y a donc une certaine structuration et un référentiel. Pendant vos neuf années à la présidence quelles sont les évolutions ?
Isabelle Gougenheim : Elles sont nombreuses ! Le premier challenge était de bien organiser l’institut par rapport à ce guide des bonnes pratiques. IDEAS est une petite association, mais nous avons considéré que nous devions prendre en compte ces bonnes pratiques pour nous-mêmes.
François Content : Nous avons ainsi mieux organisé l’association, en faisant évoluer les statuts, pour inscrire la dimension éducative dans l’objet et décrire plus précisément la mission de recherche-action de l’institut. Depuis 2015, nous organisons le retour d’expérience de nos missions de terrain pour nourrir l’élaboration des bonnes pratiques.
Le comité expert a ainsi complété le guide IDEAS en 2017, avec les thèmes de la RSO et de la mesure d’impact et enrichi le volet « gestion des richesses humaines ». Le président du comité label se fait également l’écho des questionnements de ses membres et des nouvelles questions qui se posent.
Nous considérons l’institut comme une organisation apprenante, au service de l’éducation aux bonnes pratiques associatives et philanthropiques.
Sur le plan de la gouvernance de l’institut, nous avons créé un comité d’audit, et ouvert plus largement la vie associative, grâce à la représentation des bénévoles au Conseil d’administration.
À l’origine, il y avait les trois membres fondateurs, la Compagnie nationale des commissaires aux comptes, le Conseil national des Experts Comptables et la Caisse des Dépôts, et six ou sept personnes qualifiées. Aujourd’hui, l’association compte plus de 100 membres.
Nous avons fait le choix de placer les bénévoles au cœur de la vie associative de l’institut, et nous avons donc proposé aux conseillers bénévoles d’adhérer à IDEAS, avec succès dés la première année.
IDEAS a toujours porté une grande attention à ce que sa gouvernance soit indépendante des associations et des fondations accompagnées qui postulent au Label, et elles ne sont donc pas membres de l’association.
Et les comités ?
Isabelle Gougenheim : Les comités expert et label ne font pas partie des instances de gouvernance de l’institut. Si les membres du comité expert sont nommés par le conseil d’administration, qui garantit la représentation de cinq associations et fondations labellisées, ce n’est pas le cas du comité label, instance indépendante, qui élit ses membres et son président en toute indépendance.
Ces deux comités veillent à assurer une grande pluralité de profils dans leur composition. On y retrouve les experts du monde associatif, de la philanthropie, des métiers du contrôle, ou d’institutions publiques
Le comité label est actuellement présidé par Yannick Blanc, le comité expert par Paul Prudhomme, qui a été le deuxième président de l’Institut.
L’équipe opérationnelle, pilotée par la déléguée générale, Suzanne Chami, compte une responsable de la communication et une personne à temps partiel qui assure avec elle, le recrutement et la formation des conseillers bénévoles, et le pilotage des missions d’accompagnement.
ÉLARGIR ET AUGMENTER LA DIFFUSION DES BONNES PRATIQUES
Isabelle Gougenheim : Revenons sur les évolutions. Nous avons enrichi notre dispositif d’éducation aux bonnes pratiques associatives en créant un outil d’autodiagnostic, qu’on appelle l’Autodiag, accessible en ligne, qui rassemble une vingtaine de questions issues du guide IDEAS. L’objectif de l’Autodiag est d’aider les organisations qui ne souhaitent pas s’engager d’emblée dans la démarche de labellisation.
Il leur permet d’améliorer leur gouvernance, leur transparence, de monter en compétences de façon complètement autonome. Cet Autodiag est très utilisé par des structures petites et moyennes. Plus de la moitié sont situées hors Île-de-France, car nous voulions sortir de notre zone géographique initiale et c‘est fait ! C’est également un outil de travail utile, pour tout type d’organisation, pour interroger la gouvernance ou le fonctionnement interne.
Nous proposons également tout au long de l’année, des ateliers de formation, construits en partenariat avec les experts du secteur, comme la Fonda, le Rameau, ou le Mouvement associatif, sur des thématiques clés telles que le modèle socio-économique, les pratiques de coopération ou l’évaluation.
IDEAS travaille avec les associations, fondations, fonds de dotations, quels que soient leur taille et leur objet d’intérêt général ?
Isabelle Gougenheim : Oui, la démarche est ouverte sans conditions, sous réserve que l’objet ne soit pas limité à un public restreint. Nous continuons en outre à enrichir notre offre de solutions pédagogiques pour toucher toujours plus d’associations, fondations et fonds de dotation.
Nous proposons ainsi une série web, « Témoins engagés », sous la forme de courts témoignages d’un dirigeant associatif, qui explique comment il a mis en œuvre une bonne pratique, les difficultés éventuelles rencontrées, les résultats, et une partie prenante qui décrit en quoi cela a bénéficié à l’organisation.
La crise sanitaire nous a conduit à développer notre offre de webinaires. Nous proposons des formations en ligne gratuites, souvent à plusieurs voix, avec des partenaires, pour un public élargi. Ce sont des outils très pédagogiques, accessibles à tout le monde et les chiffres de participation démontrent leur succès.
Il s’agit de développer une offre largement accessible à des structures pouvant se sentir éloignées de ces bonnes pratiques qui peuvent leur paraître complexes. Notre rôle est de les aider de toutes les manières possibles. Nous nous considérons comme acteur d’une mission d‘intérêt général, quasiment de service public.
Le début d’IDEAS a été assez progressif. Il y a eu un tournant par l’arrivée de fondations importantes. Je me tourne vers François Content, avec son ancienne casquette de directeur général d’Apprentis d’Auteuil. Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre IDEAS ? Cela correspondait-il davantage à votre mode de fonctionnement ? Était-ce une démarche qui vous paraissait de nature à renforcer votre organisation ?
François Content : D’abord, cela a été la découverte du recueil de bonnes pratiques alors que notre fondation avait une grosse mise à jour à faire. J’étais sur ce travail de rénovation et de lancement de bonnes pratiques. Aussi, j’ai trouvé dans le guide IDEAS une démarche intéressant dans laquelle je me reconnaissais bien. La deuxième chose a été que le Comité de la Charte, devenu Don en confiance, dont nous avons participé à la création était une association avec des membres adhérents, ce modèle ne nous convenait plus ; aussi sommes-nous partis.
L’arrivée chez IDEAS a donc été pour vous une valeur ajoutée importante.
François Content : Je me servais du guide dont je reconnaissais la pertinence avant même de rejoindre IDEAS et d’être accompagné par eux donc c’était bien utile.
LA COOPÉRATION COMME PRINCIPE D’ACTION
Cela a donc représenté un apport aussi pour IDEAS.
Isabelle Gougenheim : Oui. Nous travaillions souvent ensemble avec Apprentis d’Auteuil. Nous avions ainsi animé, il y a quelques années, lors de la rencontre annuelle des fondations organisée par le CFF à Annecy, un atelier autour de la cartographie des risques.
Nous avions en effet constaté, lors de l’accompagnement initial de cette Fondation, que son approche de la cartographie des risques était particulièrement aboutie, ce qui nous a d’ailleurs permis d’enrichir la méthodologie sur cette thématique clé du guide IDEAS.
C’était une approche novatrice parce que la cartographie des risques n’était pas à l’époque du tout dans la connaissance et la pratique des organisations non-gouvernementales.
François Content : Nous avions un autre principe à Apprentis d’Auteuil. Comme nous étions financés pour moitié par des dons et pour moitié par des financements publics, un euro d’argent public ou un euro de don devait être traité avec la même exigence et la même transparence. C’est pour cela que nous avons entre d’autres développé cet outil.
UN MODÈLE ÉCONOMIQUE À RENFORCER
Quel est votre modèle économique ?
François Content : Au départ, nous avions trois fondateurs qui nous finançaient. L’un nous a quitté, la Caisse des dépôts qui a désormais adopté une approche plus financière et n’accorde plus que des prêts remboursables avec intérêts. Les deux autres fondateurs sont les institutions représentatives des experts-comptables et des commissaires aux comptes. Nous bénéficions également d’une subvention publique, régulière dans le temps, et c’est une marque forte de reconnaissance de l’utilité de notre action.
Nous nous sommes dit qu’il était indispensable d’élargir et de renforcer notre assise institutionnelle pour conforter le développement de notre organisation. Nous avons créé des liens de longue date avec des associations de référence comme la Fonda par exemple, qui vient de nous rejoindre comme membre associé.
Une modification récente des statuts permet d’avoir comme des membres des organismes qui partagent notre vision et nos valeurs et qui nous soutiennent. Nous sollicitons par ailleurs les associations et fondations accompagnées pour un don solidaire qui contribue au développement de notre mission d’intérêt général.
Ces contributions volontaires ne sont pas obligatoires.
François Content : Bien sûr que non et nous limitons ce volume de contributions à 30 % environ des ressources financières d’IDEAS. Ainsi, le modèle économique financier repose sur les fondateurs, les subventions publiques, les cotisations et les dons des bénévoles, et le mécénat.
Au regard du faible montant de nos ressources financières, notre effet de levier est considérable grâce à la force du bénévolat.
Avez-vous des contributions en nature comme la mise à disposition de locaux, la mise à disposition de bénévoles ?
François Content : Tout à fait, nous accueillons des personnes en mécénat de compétences, dont l’apport en expertise nous fait faire des progrès énormes. Nous avons aussi des dons en nature, comme ceux assurés par BNP Paribas : des locaux aménagés, des services de bureau…
Mais notre modèle économique reste serré.
C’est bien de le préciser, cela permet de comprendre que le système philanthropique pour s’organiser nécessite du soutien structurel et pas seulement des financements de projets. C’est quelque chose d’important.
François Content : Oui, surtout que nous avons fait le choix de l’intérêt général en rendant accessibles à tous l’ensemble de nos outils pédagogiques. Au début, nous ne parlions que du label, alors qu’il correspond à la fin d’un parcours.
Maintenant nous insistons sur le circuit d’accession qui est proposé, à savoir l’accompagnement structuré et renforcé, et sur l’ensemble du dispositif qui contribue à la montée en compétences des personnes engagées dans les associations, qu’elles soient bénévoles ou salariées.
Isabelle Gougenheim : J’aimerais ajouter que nous avons réussi à créer une communauté à IDEAS, le Cercle IDEAS, où se rencontrent les dirigeants des organismes labellisés. C’est un lieu de partage d’expériences et de découvertes pour mutualiser les efforts sur certains projets par exemple. Mieux comprendre le collectif et les alliances possibles, c’est indispensable pour l’avenir.
Dans les récents progrès d’IDEAS, je voulais aussi insister sur le fait que nous avons gagné en reconnaissance et en légitimité. Nous sommes devenus partie prenante de la Coordination Générosités et d’un collectif de travail, le G10, composé des acteurs de l’écosystème de l’accompagnement. Par ailleurs, il y a deux ans, nous avons été co-rapporteurs d’une mission ministérielle, à l’initiative de Sarah El Haïry, sur l’évaluation de l’action associative au regard des politiques publiques, une belle reconnaissance du travail accompli depuis près de 15 ans.
UNE RECONNAISSANCE ET DES PERSPECTIVES DE DÉVELOPPEMENT
François Content, vous êtes président d’IDEAS aujourd’hui. Avez-vous des objectifs en vue pour améliorer, pour transformer, poursuivre ? Qu’est-ce qui vous porte pour l’avenir ?
François Content : Notre rôle, nous l’avons dit, est une mission d’intérêt général, donc de rendre accessible au plus grand nombre d’organisations sans but lucratif les bonnes pratiques de vie associative quelles que soient leur taille et leur âge, naissantes, moyennes ou grandes. Quand on se positionne dans ce domaine, on se rend compte qu’il y a énormément de besoins. Pour donner un exemple, la Caisse d’Allocations Familiales finance un grand nombre d’associations pour lesquelles elle n’a pas toujours une bonne visibilité sur le fonctionnement, la gouvernance, l’évaluation, etc. Grâce à des systèmes plus légers de diagnostic, et d’accompagnement sur mesure, on pourrait parfaitement contribuer à une meilleure compréhension des spécificités des associations par tous ces grands établissements que sont des têtes de réseaux, des bailleurs publics ou privés ou des grandes administrations.
Mais avez-vous les moyens de passer de 80 à 1 000 labellisés ou accompagnés ?
François Content : Nous pourrions réaliser pour ces bailleurs, ou pour des têtes de réseau, un Autodiag adapté pour permettre aux organismes concernés de s’auto-évaluer. À ce jour, 2 200 associations ont fait ce test, et nous avons donc considérablement élargi la sensibilisation à ces thématiques de transparence et d’efficacité.
Notre démarche est d’intérêt général et nous recherchons des partenaires qui veulent soutenir cette mission d’intérêt général. À l’avenir, nous souhaitons proposer d’autres modalités d’accompagnement et de conseils adaptés, sans aller dans un projet aussi lourd que celui du Label qui est en quelque sorte un produit d’exception, et qui doit par ailleurs être encore mieux connu.
Isabelle Gougenheim : Il s’agit de diversifier notre offre, ce que nous avons commencé à faire. Pour les projets comme la série web Témoins engagés, l’Autodiag et la refonte du guide IDEAS, nous avons bénéficié du financement de deux fondations. Des projets de cette nature ne sont pas lancés si nous n’avons pas un financement dédié et des partenaires, ici deux fondations sur des durées pluriannuelles. Les projets ne manquent pas, l’Institut a besoin de partenaires engagés pour les développer.
LA COORDINATION GÉNÉROSITÉS, UNE AVANCÉE MAJEURE POUR LE SECTEUR
Vous avez indiqué que vous faisiez partie de la Coordination Générosités. Pour vous, quel est le sens de cette coordination, son utilité ?
Isabelle Gougenheim : Quand nous sommes rentrés dans la Coordination générosités, elle rassemblait ceux qui voulaient être dans un espace commun au Forum national des associations et des fondations, pour mutualiser les coûts. Depuis celle-ci s’est structurée dans un objectif de collaboration et de plaidoyer commun.
C’était technique, mais pas politique ?
Isabelle Gougenheim : Il y a probablement toujours eu un objectif de dialogue et proposition, mais il n’était pas réellement très actif. Depuis six ans, nous avons vraiment changé d’état d’esprit et avons partagé des questions générales, des interrogations, des plaidoyers. Le point fort a été l’élaboration d’un livre blanc au moment de la précédente élection présidentielle, piloté très activement par France générosités. Ce fut un moment formidable parce que nous nous sommes beaucoup vus et nous avons travaillé sur des questions fondamentales, concernant les politiques publiques. C’est toujours le cas sur plusieurs sujets, notamment sur le développement de la philanthropie.
Si on replace cela dans le cadre politique français, cette coordination n’est-elle pas l’outil de la reconnaissance par les autorités, le gouvernement et les parlementaires du secteur non-lucratif au service de l’intérêt général ? Est-ce que cela ne veut pas dire qu’il faudrait avoir des concentrations futures plus importantes encore ?
Isabelle Gougenheim : Dans le livre blanc, il y a la demande d’une rencontre annuelle, un peu sur le modèle des états généraux. Ce projet avait un aboutissement prévu mi-2023, avec le secrétariat d’État de la Vie associative de l’époque. Reporté plusieurs fois, il reste néanmoins à notre agenda. L’idée est bien d’apparaître ensemble, dans une rencontre annuelle de la Coordination Générosités, pour voir nos actions reconnues comme essentielles et trouver des réponses aux questions qui nous occupent, et qui concernent des millions de citoyens.
François Content : Si je peux me permettre, je pense qu’il faut que le groupe se rassemble sur les axes de convergences pour porter trois, quatre revendications générales pour un secteur assez mis à mal à travers le temps, avec la réduction d’un certain nombre de fiscalités, de libertés associatives, etc. Il faut donc vraiment créer un front commun.
Isabelle Gougenheim : C’est bien l’ambition portée par la Coordination Générosités. Nous poursuivons sur la base de ce livre blanc, malgré le temps perdu. Nous regrettons collectivement l’absence d’un interlocuteur dédié, porteur d’une vraie politique publique en matière de philanthropie et de soutien à la vie associative. Ce point n’a pas vraiment évolué, depuis l’initiative ambitieuse prise par Gabriel Attal, lorsqu’il était en charge, ou les propositions du rapport de Naima Moutchou et Sarah El Haïry, avec lesquelles nous avions travaillé.
L’éclatement des lieux de décision rend les choses difficiles ?
Isabelle Gougenheim : Oui l’éclatement, ou l’absence de pilotage clair, malgré des déclarations encourageantes.
Souhaiteriez-vous ajouter un mot ?
François Content : La Coordination Générosités apporte la preuve que le secteur sait parler d’une seule et même voix. C’est important pour être entendu et pour faire reconnaitre le rôle essentiel des acteurs de la solidarité et de la philanthropie face à des enjeux sociétaux, environnementaux et économiques dont l’urgence n’est plus à démontrer. C’est un principe d’action qui nous guide également à IDEAS : faire ensemble et construire les coopérations au profit d’acteurs toujours plus efficaces dans leur mission d’intérêt général.
Propos recueillis par Francis Charhon.
Interview publiée dans le blog Chroniques philanthropiques, animé par Francis Charhon
“Depuis trente ans la philanthropie s’est structurée et s’est développée activement dans notre pays. À travers ses composantes elle est un acteur majeur de la cohésion sociale. Ce blog a pour vocation, par des témoignages, des tribunes, des résultats de recherche, de montrer la capacité d’innovation, d’imagination, d’implication de la philanthropie dans tous les domaines pour répondre aux besoins de la population. Ce sont des millions d’hommes et de femmes qui sont engagés pour rendre la société plus humaine et vivable. Pourtant ce secteur n’est pas reconnu à sa juste place. Ce blog doit aider à mieux le faire connaître et reconnaître, contribuer à lutter contre les restrictions de son activité et amplifier son action.” Francis Charhon
La Coordination générosité*, en bref
La Coordination Générosités réunit un ensemble d’organisations philanthropiques en un écosystème qui représente une composante essentielle de la société française. Chaque jour, elle œuvre au service de la cohésion et de l’innovation sociale et environnementale, crée du lien, de l’activité et des richesses économiques et humaines. La Coordination Générosités regroupe les organisations suivantes : Admical, Don en Confiance, Association Française des Fundraisers, Centre Français Fonds et Fondations, France générosités, IDAF – Institut des Dirigeants d’Associations & Fondation, Institut IDEAS, Les entreprises pour la Cité et Le Mouvement associatif.
#Coordination-Générosités